Week end de chasse à l’arc poussée silencieuse à Orion à Saint Amans Soult

 

A l’invitation d’Antoine Paulin (le fabricant de couteaux qui a participé à notre WE à Montauban), je me suis rendu sur le territoire de chasse appelé Orion (du nom de la constellation) pour le week-end du 27 et 28 janvier 2024. 

 Le territoire de chasse de la journée du samedi s’étend sur plus de 420 hectares. La plus grande partie sur un versant sud couvert de châtaignier et de chêne ainsi que de plantations d’épicéa et une autre partie de 40 ha en versant nord couverte de hêtre mais qui n’a pas été chassée. 

Le rendez-vous à 8h00 à la cabane de chasse (assez rudimentaire par rapport à celles que nous connaissons dans les Acca du TeG) est située au lieu-dit Les Fournials à 20 minutes de Mazamet au bout d’une route en terre carrossable. 

 La société de chasse Orion est régie en droit privé avec un bureau et des membres. Cette société fait partie intégrante de l’Association de chasse à l’arc du Tarn (ACAT) c’est à dire que les deux organisations ont le même bureau. Cependant si les membres de la société doivent être adhérents de l’ACAT, ceux de l’ACAT ne doivent pas nécessairement faire partie du la société de chasse Orion. 

Orion loue les 420 ha à un propriétaire privé – MR Reille Soult de Dalmatie, baron de son état, fort sympathique et qui a participé à notre repas samedi soir) au prix de 10€/ha environ. Les membres d’Orion sont au nombre d’une petite trentaine ce qui fait que chaque adhérent doit contribuer financièrement pour 200€/an pour couvrir les frais de location. 

L’accès au territoire est libre pour ses adhérents. Chacun peut venir quand il le désire pour faire de la chasse individuelle (approche d’été ou affut) ou collective organisée dans ce cas le samedi ou le dimanche. Les chasses collectives regroupent généralement une petite dizaine de chasseurs et parfois moins selon les disponibilités. La moitié des adhérents proviennent de régions éloignées du territoire (Toulouse, Castres, etc). 

La gestion de la société est organisée efficacement autour d’un règlement interne des chasse mais aussi du volontariat durant l’été pour l’entretien et la surveillance du territoire. Tout adhérent qui désire chasser doit signaler sa présence à la cabane chasse. Toute chasse doit faire l’objet d’un rapport. 

Le samedi 27, les chasseurs (après le café) se sont retrouvés pour le rond et les consignes réglementaires spécifiques aux archers (moins de contraintes relatives à la sécurité). Le directeur de chasse Nicolas nous a donné les instructions techniques et les prélèvements autorisés : un chevreuil, sanglier et renard à volonté. Orion a 12 bracelets de chevreuil. 10 ont été réalisés. Il en reste deux à faire sur ce territoire. Cependant le directeur mentionne qui si un autre chevreuil se présente en bonne position, on peut le tirer également. Il n’y a pas de cervidés sur ce territoire et les sangliers semblent peu nombreux du fait du manque de remises dans les plantations forestières. 

  Après un déplacement en voiture d’une dizaine de minutes sur route et sur piste forestière en bon état, les 16 chasseurs sont divisés en deux lignes qui se répartissent le long de chemins forestiers au départ d’un embranchement. Ce système constitue une espèce de nasse en V. Exceptionnellement pour ce week-end, le rabattage s’est fait avec l’aide de deux rabatteurs de trois chiens Labrador (sans aboiements). Ceux-ci, bien dressés, restent autour de leur maître. Ils lèvent le nez lorsqu’ils sentent du gibier et peuvent le suivre sans grand bruit mais sans jamais s’éloigner. Leur rappel est immédiat. Généralement le rabattage se fait par des archers qui se portent volontaires pour cette activité. Les rabatteurs se positionnent à la partie ouverte du V et poussent gentiment les animaux à l’intérieur du V. Ce système théorique s’adapte évidemment à la topographie et à la nature de la végétation. La superficie couverte par chaque traque est d’une dizaine d’hectares. Chaque traque dure environ une heure y compris les déplacements qui se font à pied entre les traques car toute la chasse sa passe aux alentours du parking des voitures. Les changements d’une traque à l’autre sont rapides car les chefs de ligne (auto-désignés) connaissent bien le terrain. 

La communication par Walkie-Talkie est essentielle car elle facilite grandement la liaison entre les chasseurs et les rabatteurs, les signalements et les fins de traque. 

Le silence et la discrétion sont de rigueur. 

Un brocart de 26 kgs a été prélevé lors de la deuxième traque. Une haie d’honneur a accueilli le chasseur victorieux. Sur la matinée, nous avons fait trois traques dans un biotope de châtaigniers et de résineux. Le sous-bois est généralement ouvert facilitant le tir.

Vers 12h00, retour à la cabane pour peler le brocard et prendre le repas tiré du sac. L’ambiance est simple. De la saucisse supplémentaire vient en plus de ce que chacun a apporté.  Le foie du chevreuil a été grillé à la poêle et apprécié par tous. 

 Vers 14h00, nouveau départ vers autre zone de chasse sur le même territoire. Rond et consignes de sécurité. Le biotope de ce nouveau lieu de chasse est complètement différent du matin. Pour la première traque, notre groupe de TeG (Mikel, Quentin et moi) est positionné le long d’une chute d’un ruisseau. Pour la deuxième traque, nous sommes déplacés vers la bordure d’une grande prairie avec vue sur le versant nord. Dès que les rabatteurs ont terminé la traque, les chasseurs se regroupent, reforment de nouvelles lignes. Le chef de ligne (temporaire parfois) positionne chaque chasseur qui lui-même recherche le meilleur endroit en fonction des coulées. Nous ferons ainsi quatre traques sur l’après-midi. Il y aura quelques occasions de tir sur des chevreuils qui rusent pour éviter de sortir de la traque. Vers 18h00, retour à la cabane pour l’apéritif et le repas du soir organisé par les membres d’Orion. Au menu, Bougnettes, soupe aux oignons préparée sur place, daube de chevreuil du président, fouasse locale etc avec boisson de tous genres à volonté. Trompe de chasse et chants par les membres les plus éminents de la société ! sacrée ambiance. Couvre-feu vers les 23h00 !

 Dimanche 28 au matin : nous changeons de territoire. Nous allons sur un nouveau territoire acquis récemment par Orion dans la commune de Boissezon au nord de Mazamet. Il s’agit qu’un territoire (environ 350ha) planté de Douglas principalement appartenant à un groupement industriel forestier. Ce groupement ne désire plus avoir de chasseurs « carabiniers ».  Il leur préfère les archers plus sérieux et mieux organisés. Le plan de chasse comprend une vingtaine de chevreuils dont la moitié a déjà été réalisée. La topographie est vallonée et le réseau de chemins forestiers est dense. 

Le rendez-vous initial est donné à Mazamet au McDonalds. Après 20 minutes de trajet dont 10 sur une route forestière assez boueuse parfois, nous arrivons à la « caravane » de chasse. L’installation est rudimentaire. Vers 9h00, rond avec instructions similaires à la veille. Nous sommes à nouveau quelque 14 chasseurs avec deux rabatteurs et trois Labradors. Durant la matinée, nous ferons successivement 4 traques dans un environnement de grands Douglas battus par le vent d’Autan qui soufflait très fort et qui nous a un peu gâché la chasse. Une flèche a été tirée sur un chevreuil mais sans succès.  

 

Vers 12h00, retour à la caravane pour le repas tiré du sac. Ambiance sympathique avec assez de nourriture pour nourrir même ceux qui n’avait pas pu prévoir.

J’ai quitté la chasse vers 14h00 pour éviter de devoir conduire pendant la nuit. Mikel et Quentin ont poursuivi la chasse et ils pourront continuer cette narration. En revenant, ils ont pris les deux morceaux de chevreuil qui nous étaient attribués par les chasseurs d’Orion. 

Le groupe du TeG remercie vivement la société Orion pour leur accueil et leur gentillesse de nous avoir invité à découvrir leur territoire magnifique ainsi que leur méthode de chasse à l’arc qui est attractive et sportive. Quelques projets de futures rencontres ont été élaborés. 

Note : J’ai logé à Mazamet (Résidence du musée, 1, rue H. Gardet 06 09435873 Sylvie 58€) les nuits de samedi et dimanche afin d’être frais pour les traques du matin. J’ai quitté la chasse dimanche midi après le repas pour éviter de conduire pendant la nuit.  Mikel et son fils Quentin se sont joints également à cette invitation à partir de samedi midi. Ils ont logé à Mazamet également dans une chambre d’hôte. Ils ont quitté la chasse dimanche soir en fin de programme. D’autres formules de logement plus rustiques peuvent être envisagées dans la cabane de chasse. 

Conclusions : le territoire d’Orion (420 + 350ha) est grand et magnifique, constitué de plusieurs massifs forestiers représentatifs du biotope de la Montagne Noire et uniquement dédié à la chasse à l’arc. La gestion d’un tel territoire demande une certaine trésorerie (location environ 4000€) et un engagement de volontaires pour l’entretien et la surveillance des zones de chasse. Le mode de chasse rapide, silencieux, efficace, technique est fort attrayant et répond certainement aux aspirations de nombreux archers. L’équipe qui gère Orion est vraiment compétente, enthousiaste et chaleureuse. 

La petite trentaine d’adhérents actuels d’Orion ne semble pas suffisant pour atténuer une charge financière évolutive mais aussi assurer les chasses régulières pour réaliser le plan de chasse et tous les petits travaux d’entretien et de surveillance nécessaire à la gestion du territoire. Une politique de recrutement de nouveaux adhérents est en cours au départ de la JFO et au niveau individuel. Nous avons échangé nos expériences sur ce sujet avec les responsables (David, Nicolas, Antoine) d’Orion. Orion se propose d’organiser deux invitations similaires par an, une en automne et une autre en hiver. L’Asca82 pourrait intégrer ces invitations dans son calendrier. 

La saison de chasse de l’ACAT s’organise entièrement différemment de l’Asca82. Autant l’Asca82 voyage sur l’ensemble du département à l’invitation des Acca et très souvent en battue mixte, autant l’ACAT se limite presqu’exclusivement à son territoire de chasse réservé uniquement aux archers. Les deux modes de gestion peuvent avoir de éléments complémentaires qui pourraient se rencontrer lors d’invitations réciproques.  

 Frank et son Popeye étaient de la partie ainsi que quelques autres archers qui sont des fidèles des week-ends de chasse.  

Compte rendu rédigé le 29/01/2024 par Jean Louis Blanchez

Asca82